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Comment annoncer la nouvelle d’un décès à vos enfants.

Dernière mise à jour : 10 janv.

À tous les parents qui ont des enfants endeuillés.


À vous, qui avez des enfants, des adolescents.es qui ont perdu un être cher.


À vous qui avez perdu ce même être cher et qui êtes aussi endeuillés.

À vous qui jonglez à tous les jours avec vos sentiments intenses, confus et contradictoires et qui devez vous occuper de vos enfants malgré tout.

À vous qui avez maintenant une nouvelle réalité que vous n’avez pas demandée ni choisie. Une réalité qui trouble et perturbe toute votre famille.

Que ça soit arrivé hier, il y a quelques jours, quelques semaines ou même plusieurs années, la mort d’une personne que vous aimez laisse une trace, une marque qu’on pourrait comparer à une cicatrice. Au début, cette blessure est à vif et elle fait mal, très mal. Et au fur et à mesure du temps, elle guérit, mais la cicatrice est toujours là, bien visible. Elle fait maintenant partie de vous, elle a grandit avec vous. Cette personne décédée, vous continuez de l’aimer et ce, pour tout le restant de votre vie. Continuer votre vie et trouver la force d’être heureux ou heureuse ne veut pas dire que vous oubliez, au contraire, cela veut dire que vous avez surmonté l’épreuve et vous pouvez honorer chaque jour du restant de votre vie la mémoire de cette personne aimée en sachant que c’est ce qu’elle aurait voulu: votre bonheur.

Ce qu’il faut savoir quand vous êtes parents d’enfants endeuillés, c’est que vous n’êtes pas seuls.es. Jamais.


Il faut parfois juste demander.

Demander du soutien n’est pas faible, c’est courageux.

Dire qu’on a de la peine n’est pas fragile, c’est normal.

Prendre du temps pour soi n’est pas égoïste, c’est nécessaire.

Avoir envie de rire n’est pas une trahison, c’est un hommage.

Se sentir impuissant.e et dépourvu.e n’est pas stupide, c’est honnête.

Constater qu’un jour nous allons bien et que le lendemain nous allons mal n'est pas bizarre, c’est totalement ok.

Il faut prendre un jour à la fois, une action à la fois et ne pas hésiter à demander.

L’accompagnement d’un enfant en deuil par son parent est très complexe d’autant plus que souvent le parent est lui-même endeuillé. Il vient de perdre lui aussi une personne significative et chère à ses yeux.



Comment annoncer le décès d'un proche à mes enfants

Comment annoncer la nouvelle d’un décès à vos enfants

L’annonce est un moment très marquant pour l’enfant. Il le gardera en mémoire très longtemps voire toute sa vie. Il est donc important qu’elle soit faite de la meilleure façon possible. Cependant, je vais souvent vous le répéter: Si vous ne faites pas tout parfaitement, c’est tout à fait OK!! Personne ne fait les choses parfaitement! Ne culpabilisez pas! L’important, c’est de faire de votre mieux! Il n’est jamais trop tard pour parler avec votre enfant. Il n’est jamais trop tard pour lui dire que vous l’aimez très fort. Il n’est jamais trop tard pour lui offrir votre présence.

L’annonce devrait être fait idéalement par un adulte de confiance. Le parent restant ou dans le cas où il n'est pas en mesure de le faire (ex: inconscient ou à l’hôpital après un accident) ou si les deux parents décèdent en même temps, il est très rassurant pour l’enfant qu’un membre de la famille ou un ami proche en qui il a confiance lui fasse cette annonce qui sera troublante pour lui.

S’il y a plusieurs enfants, l’annonce doit se faire à tous en même temps le plus tôt possible après le décès. L’annonce doit être faite dans un endroit connu et sécuritaire pour l’enfant comme dans sa maison par exemple. Il doit sentir qu’il est en sécurité et qu’il peut réagir au choc de l’annonce. Après que la mort soit annoncée d’une façon simple, en douceur et franchement, on peut vérifier auprès de chaque enfant ce dont il a compris et répondre à ses questions selon son âge.

Il faut nommer la mort et éviter de dire que la personne est partie en voyage, qu'elle s'est envolée ou qu’elle s’est endormie pour toujours. Cela créera une confusion dans l’esprit de l’enfant. Il pourra se mettre à attendre le retour de la personne « partie » ou pourra développer une peur de s’endormir le soir s’il croit qu’on ne peut pas se réveiller. Il doit savoir que la personne est morte et pourquoi elle est morte (ex: maladie, accident, suicide). Ensuite, l’adulte pourra apporter des précisions sur ce que l’enfant aura compris.


Josée Masson, travailleuse sociale et fondatrice de Deuil-Jeunesse, propose une belle façon franche d’annoncer et d’expliquer la mort:


« Mourir ce n’est pas dormir… Mourir, ce n’est pas partir. Mourir, c’est ne plus vivre. La personne qui est morte ne peut plus ni parler, ni respirer, ni voir, ni entendre. Elle ne peut plus bouger. Son sang ne circule plus dans ses veines et son coeur ne bat plus. Elle n’a plus mal. Elle ne ressent plus d’émotions. Et la mort, c’est pour toujours; elle ne sera plus jamais là avec nous »

Soyez franc et fiez vous à votre jugement pour les différents détails que vous donnerez à vos enfants selon leur âge. Une fois l’annonce faite à tous, rien ne vous empêche de les rencontrer un à la fois et de répondre à leurs questions. Celles-ci seront très différentes si votre enfant est très jeune ou s’il est un.e adolescent.e. Encore une fois, la franchise est très importante pour eux. Rien ne sert de vouloir les protéger. Ils finissent d’une façon ou d’une autre par comprendre ou savoir les vraies raisons de la mort (ex: suicide ou accident) et les dommages sur lui ou elle seront encore plus grands.


Dire la vérité doit se faire selon l’âge de l’enfant et il faut prendre en considération son stade de développement. Vous n’expliquerez pas de la même façon la mort à un enfant de 5 ans qu’à un adolescent de 15 ans. Je vous parlerai plus en détails de la compréhension de la mort selon les âges dans un autre post...

Dans le livre « La mort d’un parent, le deuil des enfants » dirigé par Michel Hanus, les auteurs suggèrent « de prendre la même approche que celle concernant la sexualité expliqué aux enfants, c’est-à-dire d’y aller doucement en prenant des mots pouvant être compris par eux et d’attendre leurs questions. »



Réactions possible des enfants et adolescents endeuillés


Réactions possibles au moment de l’annonce

Votre réaction ou celle de l’adulte de confiance lors de l’annonce sera un exemple pour vos enfants. Faire sortir vos émotions et les exprimer lui montrera que lui aussi peut le faire. Pleurer devant les enfants quand on éprouve de la peine, ne fait que leur montrer que c’est normal pour eux aussi de ressentir des émotions. Vous n’avez pas à vous retenir de pleurer. Ceci peut être aussi une bonne occasion de leur enseigner le réconfort mutuel et l'authenticité. Évidemment, si la réaction de l’adulte est extrême et que celui-ci est en grande détresse, cela ne sera pas bénéfique pour l’enfant. Il pourra être plutôt dans un mode de protection ou il pourra être très confus. Il pourra facilement s’oublier en voulant réconforter son parent. Je vous conseille d’aller plutôt chercher le réconfort auprès de vos amis, de votre famille proche ou auprès d’un professionnel si nécessaire.

Plusieurs réactions suite à l’annonce sont possible et seront différentes d’un enfant à un autre.

-Même s’il pleure, les larmes ne sont pas toujours causées par de la peine. Elles peuvent aussi provenir d’un sentiment de culpabilité ou d’une insécurité. L’enfant peut pleurer parce qu’il ne pourra pas honorer une promesse ou aller à une activité qu'il avait prévue par exemple. Il ne faut pas être choqué de ça. Il est normal pour l’enfant de ne pas assimiler tout en même temps.


-Même quand ça parait évident, il est toujours mieux de dire à l’enfant ou l’adolescent.e qu’il n’a rien à voir avec la mort de la personne décédée. L’enfant aura tendance à penser à ses dernières interactions avec la personne et si la dernière pensée ou parole qu’il a dit à la personne n’était pas comme il aurait voulu ou s’il y a eu une chicane peu de temps avant, il pourra facilement ressentir de la culpabilité et penser qu’il a participé à la mort. Ceci peut être encore plus présent lors d’un décès par accident ou par suicide.

-Si sa relation avec la personne décédée était conflictuelle, abusive ou difficile, il pourra aussi ressentir de l’ambivalence en raison d’un éventuel soulagement qui pourra renforcer son sentiment de culpabilité.


-Il peut ressentir un flou, une totale incompréhension et une incapacité de raisonner, de penser ou de mettre des mots sur ses ressentis. Il peut tout simplement ne pas savoir se qu’il ressent.


-L’enfant peut ressentir de la confusion. Il ne croit pas ce qui lui arrive et il ne comprend pas ce qui se passe. Il peut se sentir bizarre et paraitre perdu.


-Il est certain que les morts inattendues comme les accidents ou les suicides peuvent être plus difficiles à comprendre pour l’enfant (c'est aussi vrai pour l’adulte). Il peut avoir un sentiment d’impuissance et d’abandon qui pourra éventuellement affecter son estime de soi. Vous devrez aider votre enfant à comprendre les circonstances de la mort et être très présent pour recadrer les fausses croyances qu’il pourra développer comme penser qu’il aurait pu être plus gentil avec la personne décédée ou qu’il n’avait pas assez de valeur pour que la personne reste.

-Il peut ressentir beaucoup de colère et il est important de lui laisser la possibilité de l’exprimer en veillant à ce qu’il ne se fasse pas mal ou ne blesse personne. L’enfant se sent bouleversé et ressent une forte injustice.

-Contrairement à celui qui veut tout démolir, un autre peut aussi être incapable d’exprimer ses émotions. Il peut rester silencieux et sans trop de réactions. Dites vous que ce n’est pas de l’indifférence, c’est plutôt l’effet du choc. Il doit se faire une idée de ce qu’il vient d’entendre. Il faut respecter son silence en restant tout de même vigilant d’être présent quand il sera prêt à s’exprimer, à parler et à questionner.

-Pour les plus petits (et même parfois pour les plus grands), le jeu représente une sécurité concrète. Le jeu et le rire peut être un moyen de dédramatiser. Cela ne veut pas dire qu’ils n’ont pas de peine ou qu’ils sont indifférents.

Dr. Christophe Fauré dit que « Ces périodes d’apparente insouciance ne sont, en fait, que l’expression d’un déni protecteur que l’enfant met transitoirement en place. Elles alterneront immanquablement avec des moments où l’enfant montrera sa détresse de façon plus manifeste, s’il sent qu’il peut le faire en toute sécurité ».

Les réactions des enfants et adolescents.es sont complexes et dépendent de plusieurs facteurs comme de sa personnalité, de son âge, de son sexe, du soutien qu’il aura, de sa compréhension et de celle de son entourage, de l’évènement entourant le décès et de la réaction de son parent survivant et de sa famille proche.

-De plus, des symptômes comme des nausées, des maux de ventre et de tête, une perte ou un gain d’appétit, de l’insomnie ou des difficultés de concentration peuvent survenir.

Il faut savoir que chacun vit son deuil à son rythme. Que vous soyez un adulte, un enfant ou un adolescent.e, le deuil se ressent en mouvement de vagues. Pendant une période ça va bien et pendant une autre période ça va moins bien. Pour éviter toute incompréhension, il faut être conscient qu’il se peut que vous ne soyez pas au même endroit dans la vague que vos enfants ou que les autres personnes de votre entourage. Vous pouvez être au creux de la vague et aller mal pendant qu’un de vos enfants est au sommet et va bien ou vice-versa et ceci est normal. Cela ne veut pas dire qu’un ne comprend pas l’autre. Vous n’êtes seulement pas au même point de votre vague émotionnelle.


comment répondre aux questions des enfants endeuillés

Comment répondre à ses questions

L’enfant ou l’adolescent.e va poser des questions s’il sent qu’il a des chances d’avoir une réponse selon l’ouverture du parent et derrière les questions, il se cache souvent autre chose comme par exemple une insécurité ou une incompréhension. Les réponses doivent être adaptées à l’âge de l’enfant et à ce qu’il comprend de la mort.

Josée Masson propose quelques exemples de ce qui se cache derrière les questions des enfants:

-il souhaiterait que la personne ne soit pas morte

-il espère qu’elle va mieux

-il ne veut pas l’oublier

-il a peur

-il ne comprend pas

-il veut savoir si c’est de sa faute

-il s’inquiète de mourrir lui aussi

-si les autres vont mourrir

-si quelqu’un prendra toujours soin de lui

Il faut idéalement toujours répondre aux questions de l’enfant ou l’adolescent.e avec le plus d’honnêteté possible. Il doit sentir que vous êtes calme et disposé à lui répondre. Et si c’est la énième fois qu’il vous pose la même question, c’est peut-être qu’il n’a pas compris quelque chose.

Masson ajoute que le parent devrait veiller à ce que l'enfant ne se sente pas ridicule de poser ses questions et qu'il doit lui répondre avec attention. Si vous sentez qu'il cherche quelque chose avec sa question, vous pouvez aussi lui demander « Et toi, qu’en penses-tu? » pour voir ce qui se cache derrière.


Vous pouvez aussi aller au devant des questions qu’il n’ose pas demander. Vous pouvez prendre l’initiative de lui apporter des réponses. Et ce n’est pas parce que l’enfant ou l’adolescent.e ne pose pas de questions qu’il n'en a pas pour autant.


Et n'oubliez pas: Si vous ne faites pas tout parfaitement, c’est tout à fait OK!! Personne ne fait les choses parfaitement! Ne culpabilisez pas! L’important, c’est de faire de votre mieux! Il n’est jamais trop tard pour parler avec votre enfant. Il n’est jamais trop tard pour lui dire que vous l’aimez très fort. Il n’est jamais trop tard pour lui offrir votre présence.


musique pour faire sortir ses émotions


La musique

Pourquoi je vous parle de la musique? C’est parce qu'écouter ou jouer de la musique est un bon moyen pour faire sortir nos émotions, pour nous apaiser, pour nous consoler. Lorsqu'on vit la perte et la mort d'un être cher, la musique peut être d'un grand réconfort. Il suffit de se laisser porter et de se laisser aller dans ce que l’on ressent. Nous n’avons pas besoin de connaitre ou non la musique pour l’apprécier. Elle est juste là. Pour nous. Mon bagage musical me permet de vous parler de musique et j’ai envie de vous faire découvrir des pièces de musique classique et autres.

La musique est puissante.


Laissez-vous emporter par elle!


Je vous ferai découvrir des pièces ou des chansons qui parle du sujet de la mort ou du deuil ou simplement des pièces ou chansons que j’apprécie particulièrement et qui me donne des frissons quand je les écoute. Vous connaissez la sensation de chair de poule? Cette sensation où tous les poils de notre corps se dressent? Ce frisson qui nous traverse quand nous écoutons de la musique? Ce petit quelque chose en nous qui s'anime, mais que nous ne pouvons pas décrire? Moi, ça m’arrive souvent et dans ces moment là, c’est tellement fort que ça me donne le goût de donner de l’amour à l’Univers tout entier!

Je vous présente ma pièce #2:

C’est un air tiré de la Passion Selon St-Mathieu de Jean-Sébastien Bach composée en 1727

Le titre: Erbarme dich, mein Gott

C’est un air en allemand, mais voici la traduction française:

Prends pitié, ô mon Dieu,

Pour contenter mes larmes !

Vois ici, devant toi, un cœur et un œil

Pleurent amèrement.

Prends pitié, ô mon Dieu.


Je suis curieuse de savoir ce que vous en pensez! Laissez moi des commentaires!

Si le coeur vous en dit, vous pouvez aller voir mon site internet www.laberceuse.net .

Références

Régnier, Roger, St-Pierre, Line, « Quand le deuil survient » Éditions Sciences et Culture, 2000.

Fauré, Dr. Christophe, « Vivre le deuil au jour le jour », Éditions Albin Michel, 2018

-Masson, Josée "Mort, mais pas dans mon coeur. Guider un jeune en deuil." Les éditions LOGIQUES. 2010.

Hanus, Michel, Sourkes, Barbara M. « Les enfants en deuil, Portraits du chagrin » Éditions Frison-Roche, 1997

Collectif sous la direction de Michel Hanus, « La mort d’un parent, Le deuil des enfants » Espace éthique, 2008

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